Le corps que j’habite pendant ce voyage m’a tendu la main, il m’a même giflée avec pour que je puisse enfin l’écouter. Ce que j’ai fait. Dans ses murmures ignorés et par ses cris stridents, j’ai répondu à son invitation à visiter l’intime. L’intime de soi, l’intime de la relation, l’intime des choses, l’intime de la nature, de la nature des choses, de la nature de mon être.
J’ai martelé la terre de mes pas, parcouru la forêt, l’étang, le sentier, intérieur et extérieur. Avec curiosité et insistance, avec amour et paix, mon œil photographique m’a guidée au cœur de l’intime de la nature pour y découvrir l’invisible et les secrets bien cachés, prêts à se laisser dévoiler. J’en ai capté des perles et j’en ai tissé des colliers.
J’ai conclu que mon œil physique avait une perspective visuelle bien limitée. Il y a bien plus à voir que ce que l’on perçoit. Il y a bien plus à cueillir que ce que l’on croit possible. Il y a davantage de possibles que l’imaginaire peut lui-même en inventer. Le présent est un jardin fertile au-delà et en deçà de toute apparence.
Le corps que j’habite pendant ce voyage m’a tendu la main et je lui ai offert la mienne, avec cœur. D’un commun accord, nous avons choisi d’entamer cette nouvelle partie du voyage que nous surnommons ensemble « Renaissance ».
Line Blouin
Paru dans ROSE, le webzine du féminin sacré
Janvier 2020